LYNYRD SKYNYRD: Last of The Street Survivors Farewell Tour Lyve (2019)
Et allez! Encore un live de Lynyrd Skynyrd! Mais celui-là a un goût particulier puisqu’il s’agit d’un concert enregistré à Jacksonville en 2018 pendant la tournée d’adieu du groupe. Au vu de la set-liste, on se dit que Lynyrd Skynyrd a essayé de balayer sa carrière musicale le mieux possible en puisant dans toutes les époques, y compris la dernière avec le titre « Skynyrd Nation ». Alors, ce live ? Indispensable ou non ? Grande question ! Sans surprise, le combo démarre sur « Workin’ for MCA » enchaîné avec le superflu « Skynyrd Nation ». Viennent ensuite « What’s Your Name » et « That Smell ». Jusque là, rien de bien nouveau. Par contre, « Travelin’ Man » et le couplet chanté par Ronnie (grâce à la magie de la technologie) sont toujours un grand moment. « I Know a Little » est envoyé sans les improvisations de départ et on ne peut que regretter l’immense Ed King ou le superbe Hughie Thomasson. « The Needle and the spoon » reste toujours le bienvenu mais un « Saturday Night Special » sans grand éclat lui succède. Johnny Van Zant exhorte la foule à crier son patriotisme puis le groupe attaque « Red, White and Blue » mais omet de jouer le final montant crescendo. Et on se surprend à regretter le Lynyrd Skynyrd de 2003. Très bien interprétée, la chanson « The ballad of Curtis Loew » fait toujours autant d’effet. Si « Don’t Ask Me No Questions » semble manquer un peu de pêche, « Simple Man » refile toujours des frissons. Le show s’achève de façon classique avec « Gimme Three Steps » (avec un bon solo de la part de Gary qui improvise légèrement), « Call Me the Breeze » et l’incontournable « Sweet Home Alabama » avec Johnny qui rend hommage à Ed King (« To the late great Ed King »). Gary doit en avaler sa salive de travers.
Juste après, Johnny fait applaudir Larry Junstrom (est-il dans l’assistance ou dans les coulisses ?) puis c’est parti pour une énième version de « Free bird », du reste pas tellement terrible avec un Rickey Medlocke pressé qui abrège un peu certaines phrases du solo final. Et voilà un live de Lynyrd Skynyrd de plus ! Il faut noter l’ajout d’une section d’instruments à vent sur certains titres (« I know a Little », « Don’t ask me No Questions », « Gimme Three Steps » ou « Call me The Breeze »). Ce n’est pas la première fois que l’on entend de tels arrangements mais la rugosité des morceaux s’en trouve atténuée. Après, c’est une question de goût. En toute objectivité, il ne s’agit pas d’un disque inoubliable, ce concert n’étant que le reflet d’un répertoire bien huilé interprété de la même façon depuis des années. Cependant, il peut revêtir un caractère nostalgique pour les fans irréductibles qui n’ont pas pu voir le groupe faire ses adieux, notamment les fans français qui n’ont pas eu la chance d’assister au dernier passage de Lynyrd Skynyrd dans notre beau pays (et même les veinards qui ont eu des places mais qui ont assisté à un concert tronqué). Alors, indispensable ou pas ? Eh bien, cela dépendra de l’humeur de chacun mais aussi de l’état des finances. Surtout qu’une autre réalisation semble prête à voir le jour. En effet, ce show a été filmé et a été programmé un seul soir dans les cinémas américains au début du mois de novembre. On peut donc raisonnablement parier qu’un DVD ne va pas tarder à pointer le bout de son nez. Alors, si les sous font défaut, autant se procurer le concert avec les images car cette prestation d’adieu n’est pas forcément impérissable. Maintenant, chacun réagira en son âme et conscience. Lynyrd Skynyrd restera pour toujours un monument du rock sudiste mais on ne se souviendra pas forcément du combo de Jacksonville pour sa dernière prestation. Would you still remember me?
Olivier “Simple Man” Aubry